lundi 22 novembre 2010

LA ROSE ET LE RÉSÉDA

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du cœur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda

Poème de Louis Aragon, en hommage aux résistants
EL ROSAL Y LA RESEDA

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Ambos amaban la bella
Cautiva de la milicia
El que subió la escalera
Y más abajo el vigía

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Qué importa cómo se llama
Esa luz que les seguía
Que uno fuera a la capilla
Y el otro que allá no iría

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Ambos le eran muy fieles
De labios, corazón y vida
Ambos decían por ella
Que viva y verá el que viva

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Si hay mieses bajo el granizo
Loco el de vanas porfías
Loco el que sueñe en sus pleitos
Cuando juntos combatían

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Desde lo alto del fuerte
Centinela tiraría
Dos veces y uno resbala
Y el otro cae, quién moría

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Ambos en prisión Y cuál
Tiene la más ruin yacija
Cuál más que el otro se hiela
Cuál prefiere las ratillas

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Un rebelde es un rebelde
Dos lloros duelo de un día
Y al llegar el alba cruel
Ambos ya pierden la vida

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Repitiendo el nombre de ella
Que ninguno engañaría
Su sangre roja brotaba
Igual color igual vida

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Corre y corre allí se une
A la tierra que él quería
Por que en la nueva estación
Madure una uva fina

El que creía en el Cielo
Y ése que en él no creía
Uno corre el otro vuela
De Bretaña o Picardía
Y frambuesa o bien ciruela
El grillo repetiría
O bien flauta o mandolina
Doble amor que consumiera
La alondra y la golondrina
El rosal y la reseda

Poema de Luis Aragón, en homenaje a los resistentes.

Traducción libre de
Jean-Yves Marin
Francia, 31.10.2010
CARYATIDES & ATLANTES

Chers Amis, ou bien je clamse
ou, moi, je devrai partir
et quitter cette nonchalance
Voir Naples, et après, mourir.

Je plaisante, un peu, bien sûr !
Vous dites : «Clabaudaaage liiiiibre !»,
pour des Merci, des Bonjour... !
Tiens, tiens, rien d'autre..quoi? Bigre !

Je vois qu'ici y'a la place
qui n'est pas pour les idées,
qu'elles fatiguent et qu'elles lassent :
Que des débats bien morts-nés !

Je pars donc, et je m'avance
vers des bons amis sans peur
de dire ce à quoi ils pensent,
franchement, et sans frayeur.

Tout le monde a ses idées :
Monsieur Jourdain, lui, sa prose
qu'il sans le savoir brodait,
mais sincère, avant toute chose.

Ne rien plus dire pour bien faire,
tu parles !, c'est plutôt facile,
trop, tout d'même. Un peu débile.
Un forum... est-ce pour se taire ?

Un peu de nerf, ouff, que diable !
pour tout DIRE, parlez : ôsez,
des fois plutôt mal causer
que d'écrire de vains palabres.

Saluer, c'est fort poli ;
approuver, ou en désaccord,
être d'avis,ou mieux encor,
convaincre ou non, mais gentil.

Venir s'approcher des gens,
c'est ça la plus grande chose :
se faire que des bons copains,
non pas ronfler sous hypnose !


Jean-Yves MARIN
(France - 22-11-2010)

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