jeudi 29 avril 2010

AUX RUINES D'ITALICA

AUX RUINES D'ITALICA
(original + version française)

RODRIGO CARO (1573 – 1647)

Estos,Fabio, ¡ay dolor!, que ves ahora
campos de soledad, mustio collado,
fueron un tiempo Itálica famosa.
Aquí de Cipïón la vencedora
colonia fue; por tierra derribado
yace el temido honor de la espantosa
muralla, y lastimosa
reliquia es solamente
de su invencible gente.
Sólo quedan memorias funerales
donde erraron ya sombras de alto ejemplo.
este llano fue plaza, allí fue templo;
de todo apenas quedan las señales.
Del gimnasio y las termas regaladas
leves vuelan cenizas desdichadas;
las torres que desprecio al aire fueron
a su gran pesadumbre se rindieron.
Este despedazado anfiteatro,
impío honor de los dioses, cuya afrenta
publica el amarillo jaramago,
ya reducido a trágico teatro,
¡o, fábula del tiempo, representa
cuánta fue su grandeza y es su estrago!
¿Cómo en el cerco vago
de su desierta arena
el gran pueblo no suena?
¿Dónde, pues fieras hay, está, el desnudo
luchador?
¿Dónde está el atleta fuerte?
Todo desapareció, cambió la suerte
voces alegres en silencio mudo;
mas aun el tiempo da en estos despojos
espectáculos fieros a los ojos,
y miran tan confusos lo presente,
que voces de dolor el alma siente.

Aquí nació aquel rayo de la guerra,
gran padre de la patria, honor de España,
pío, felice, triunfador Trajano,
ante quien muda se postró la tierra
que ve del sol la cuna y la que baña
el mar, también vencido, gaditano.
Aquí de Elio Adriano,
de Teodosio divino,
de Silo peregrino,
rodaron de marfil y oro las cunas;
aquí, ya de laurel, ya de jazmines,
coronados los vieron los jardines,
que ahora son zarzales y lagunas.
La casa para el César fabricada
¡ay!, yace de lagartos vil morada;
casas, jardines, césares murieron,
y aun las piedras que de ellos se escribieron

Fabio, si tú no lloras, pon atenta
la vista en luengas calles destruidas;
mira mármoles y arcos destrozados,
mira estatuas soberbias que violenta
Némesis derribó, yacer tendidas,
y ya en alto silencio sepultados
sus dueños celebrados.
Así a Troya figuro,
así a su antiguo muro,
y a ti, Roma, a quien queda el nombre apenas,
¡o, patria de los dioses y los reyes!
Y a ti, a quien no valieron justas leyes,
fábrica de Minerva, sabia Atenas,
emulación ayer de las edades,
hoy cenizas, hoy vastas soledades,
que no os respetó el hado, no la muerte,
¡ay!, ni por sabia a ti, ni a ti por fuerte.

Mas ¿para qué la mente se derrama
en buscar al dolor nuevo argumento?
Basta ejemplo menor, basta el presente,
que aún se ve el humo aquí, se ve la llama,
aun se oyen llantos hoy, hoy ronco acento;
tal genio o religión fuerza la mente
de la vecina gente,
que refiere admirada
que en la noche callada
una voz triste se oye que llorando,
«Cayó Itálica», dice, y lastimosa,
eco reclama «Itálica» en la hojosa
selva que se le opone, resonando
«Itálica», y el claro nombre oído
de Itálica, renuevan el gemido
mil sombras nobles de su gran ruina:
¡tanto aún la plebe a sentimiento inclina!

Esta corta piedad que, agradecido
huésped, a tus sagrados manes debo,
les do y consagro, Itálica famosa.
Tú, si llorosa don han admitido
las ingratas cenizas, de que llevo
dulce noticia asaz, si lastimosa,
permíteme, piadosa
usura a tierno llanto,
que vea el cuerpo santo
de Geroncio, tu mártir y prelado.
Muestra de su sepulcro algunas señas,
y cavaré con lágrimas las peñas
que ocultan su sarcófago sagrado;
pero mal pido el único consuelo
de todo el bien que airado quitó el cielo
Goza en las tuyas sus reliquias bellas
para envidia del mundo y sus estrellas.




RODRIGUE CARO (1573 – 1647) – AUX RUINES D’ITALICA

Ce que tu vois ici, Fabius, oh, douleur,
des champs de solitude, un promontoire fané,
furent autrefois Italica indomptable.
Ici, de Scipion elle fut
la triomphante colonie ; jeté par terre
gît le redoutable honneur de l’effroyable
muraille, et pitoyable
relique, l’unique perceptible,
de sa gent invincible.
Seules subsistent des traces funéraires
où errèrent des ombres de haut exemple.
cette étendue fut place, celle-là un temple ;
de tout cela reste à peine des repères.
Du gymnase et des thermes mirifiques
s’envolent légères des cendres maléfiques ;
les tours que l’air avaient raillé,
de son grand poids elles furent écrasées.
Ce mi-détruit amphithéâtre,
honneur impie des dieux, dont l’affront
proclame la jachère jaunie,
réduit à présent à un tragique théâtre,
ô fable du temps, qui dit profond
combien fut sa grandeur, hui l’avanie !
Quoi ? au bord incertain
de sa déserte arène,
la foule, muette, se refrène ?
Où, puisque les fauves sont là, se tient-il le lutteur
nu?
Où est donc l’athlète fort ?
Tout cela disparut, il a mué, le sort
les voix joyeuses en silence de mort ;
qui plus est : le temps étale dans ces moyeux
des spectacles qui nous font fort mal aux yeux,
ils regardent si confondus, notre présent,
que des cris de douleur l’âme ressent..

Ici naquit ce foudre de la guerre,
grand père de la patrie, l’honneur d’Espagne,
pieux, bienheureux et triomphateur Trajan,
devant lequel, sans voix, s’agenouilla la terre
voyant le berceau du soleil et celle que baigne
la mer de Cadix, aussi vaincue d’antan.
Ici d’Hélie Hadrien,
de Théodose divin,
de Silo pèlerin ;
roulèrent les berceaux d’or et d’ivoire ;
çà de laurier, là de jasmins
ils les ont vu couronnés, tous ces jardins
changés en ronceraies, en marais noirs.
La mansion qui fut bâtie pour le César
Las ! gît en vil repaire des lézards ;
maisons, jardins, césars, sont tous occis,
et même les pierres que d’eux l’on écrivit.

Fabius, si tu ne pleures pas, pose attentif
Ton regard sur ces grandes rues dévastées ;
regarde les marbres et les arcs détruits,
Vois ces statues superbes, d’un geste convulsif
Némésis les brisa, qui gisent écrasées,
et déjà au fort silence enfouis
leurs maîtres renommés.
Ainsi Troie je vois, épique,
ainsi son mur antique,
et toi, Rome, dont il ne reste que ton nom, à peine,
ô patrie des dieux et des grands rois !
Et toi, qu’à rien ne te servirent tes justes lois,
atelier de Minerve, sage, savante Athènes,
émulation jadis de tous les âges,
à présent des cendres, plaines sauvages,
car il ne vous fit grâce ni sort, ni mort accorte,
las! ni à toi pour sage, ni à toi non plus pour forte.

Mais, à quoi sert-il laisser que l’esprit clame
en cherchant à la douleur encore un argument ?
Il suffit le moindre exemple, il suffit le présent,
car fumée se voit encor d’ici, on voit la flamme,
Même de nos jours, des pleurs, un rauque accent ;
un tel génie ou conscience le cœur oppressant
les âmes villageoises,
elles racontent admirées
que quand la nuit se tait,
surgit une voix triste qui, en pleurant,
«Italica est tombée», fit-elle, qu’un larmoyant
écho répète : «Italica», au sein du luxuriant
bosquet qui lui fait face, en résonnant
«Italica» et qu’à l’écoute de ce nom si clair
d’Italica, renouvellent les pleurs
mille ombres nobles, de sa grande ruine :
tant, même la plèbe, à la pitié il incline !

Cette brève dévotion qu’ému, et touché
hôte, à tes mânes sacrés je dois,
je la leur donne et consacre, Italica l’illustre.
Toi, si, éplorée, le don ont agréé
ces cendres affligeantes dont j’accrois
un assez doux mémoire, si douloureuse,
permets-moi, une pieuse
surenchère au tendre pleur
afin de voir le corps très saint
de Géronce, ton martyr et prélat.
Laisse voir de son sépulcre quelques traits
et je creuserai de mes larmes les rochers
occultant sa dépouille et son éclat ;
mais je fais mal de quérir la seule consolation
de tout le bien que, dans son ire, t’a ôté le ciel.
Jouis alors, parmi les tiennes, de ses reliques étales
à rendre jaloux le monde et ses étoiles.


Libre traduction en français par :
Jean-Yves Marin
En France, le 26/04/2010.-
( 4e ébauche )

jeudi 1 avril 2010


María Eugenia (A la Sra. M.–E.)





Estas coplas te escribo,
Maria Eugenia,
Pues no puedo cantarlas
Como quisiera.
En mis horas a solas
- Que no son pocas -
Pienso mucho en Recreo
Junto a las olas.
Junto a las olas, ¡;si!
Villamarinas,
Que sueño : verlas pudiera,
¡ qué maravilla !

Y en Mariugen querida,
Mi buena amiga,
Que de regreso a Delft
Tal vez me escriba
De su casita azul
Hecha de loza,
Quizás, en su teclado,
Gentil y airosa.
Gentil y airosa, ¡ sí !
Me cuente, amena,
Todas sus novedades
Malas y buenas.

Yo, muy esperanzado,
Su prosa espero,
Y mientras pasa el tiempo
Ya desespero.
Quizá telefonee,
Dulce y mimosa,
O por el Web me escriba
Muy glamorosa.
Tal vez ha recibido
Cuatro carillas
Que le envié hace días
Desde mi villa.

Tarde o temprano, un día,
Ya nos veremos,
Y de alegría y gusto
Tal vez lloremos.
Aquí te digo adiós,
María Eugenia,
Aura mesmo me voy,
El alma en pena.
El alma en pena, ¡ sí !
No más te digo,
Pero sereno sigo
Por mi camino.


Jean-Yves Marin
En Saint-Vit, Francia,
a 26-11-20O0

florent-sur-l'incertain_estran

Mon premier message est pour les amitiés qui voudront bien rendre visite à ces pages.

Je commence les présentes ce jeudi premier avril 2010, jour anniversaire de mon arrivée en France avec les miens, en 1974.

Le nom du site, à part mon pseudonyme, évoque ma situation permanente, à croire que l'étymologie du mot «estran» a quelque chose en commun avec le terme italien «estraniero»: l'étranger.

Puisque je suis et je resterai étranger, et solitaire, où que j'aille, jusqu'à la fin. C'est une position inconfortable, dérangeante, mais elle a surtout le mérite de la clarté sans faux-fuyants.

Cher(e)s ami(e)s, je vous salue bien bas.